Dimanche 10 septembre 2006 à 15:34

Le chemin gris emprunté au hasard mène à une forêt primitive, dont l'ombre épaisse fraîchit dès septembre, et qui a besoin de pluie pour livrer ses parfums. On y respire mieux que partout ailleurs. La brise balaye les préoccupations superficielles. C'est une forêt sans concession, où les Hommes sont obligés de se voir tels qu'ils sont. Elle sait faire prendre conscience de ce qui compte et de ce qui n'a pas d'importance, elle permet de distinguer le vrai du faux, l'essentiel et le superflu. Les Hommes y sont solidaires, fraternels.On sent que l'on est remonté aux sources de la vie. Une mémoire ancienne vibre en nous. Sensation de paix et de bonheur, ce bonheur qui rend immature, immortel... Ici et là irradient des pétales rouges vif qui trahissent des blessures secrètes. Peut être les blessures d'une vie à laquelle nous n'avons pas accès... Ces lieux traduisent ce qui ne peut être dit ou expliqué, que le monde ne s'arrête pas aux pauvres considérations humaines, qu'il y a quelque part quelque chose ou quelqu'un pour qui la beauté, même éphémère, traduit une essentielle necessité de la vie. Depuis sans doute que les étoiles ont chu sur Terre et que leur carbone s'est déposé. Au hasard. On ne choisit pas de vivre. On choisi seulement de rester vivant ou pas...

Jeudi 24 août 2006 à 22:28

On mesure dans la lenteur de la rêverie et l'épaisseur du silence, la densité du temps qui s'écoule. Les heures d'ennui sont les jardins du temps, submergés par le désespoir et hantés de futurs lointains...

*

Mardi 15 août 2006 à 17:20

"Ce qui est à mon sens, pure miséricorde en ce monde, c'est l'incapacité de l'esprit humain à mettre en corrélation tout ce qu'il renferme. Nous vivons sur une île de placide ignorance, au sein des noirs océans de l'infini, et nous n'avons pas été destinés à de longs voyages. Les sciences, dont chacune tend dans une direction particulière, ne nous ont pas fait trop de mal jusqu'à présent; mais un jour viendra où la synthèse de ces connaissances dissociées nous ouvrira des perspectives terrifiantes sur la réalité et la place effroyable que nous y occupons : alors cette révélation nous rendra fous, à moins que nous ne fuyions cette clarté funeste pour nous réfugier dans la paix et la sécurité d'un nouvel âge des ténèbres.Certains théosophes ont deviné la majestueuse ampleur du cycle cosmique dont notre race et notre globe ne sont que de fugitifs incidents. Ils ont mentionné d'étranges survivances en des termes qui glaceraient le sang s'ils n'étaient masqués par un obtimisme béat."

                                                                                                 H.P Lovecraft

*Le conformisme est la mort de l'âme*

Lundi 31 juillet 2006 à 16:40

Lasse d'un monde régit par la superficialité du confort, la corruption décrépie, un monde décadent, stupide de conformisme, ignorant et résigné, qui ternit la blancheur immaculée de ses espoirs, elle a fuit ces lieux, en quête d'idéaux sous un ciel plus pur...

Dimanche 23 juillet 2006 à 11:51

Quatre heure. L'insomnie l'empêche de sombrer dans la plus douce des dimensions. Guidée par la voix de son âme, elle s'avance dans la pénombre et soulève le lourd couvercle noir, le souffle suspendu. Les touches d'ivoire irradient dans la pièce en émettant une faible lumière evanescente, casi-mystique... La Sonate au clair de lune emplit les lieux de sa sombre tonalité mélancolique. Grand miroir de son désespoir... Elle a toujours considéré la musique comme le plus beau et le plus pur des langages, un langage qui, tout comme les autres arts permettent de colmater le vide et le désespoir qui hante le coeur des Hommes. La musique transcende les mots et créé une véritable symbiose entre les éléments. Telle une étoile morte, elle éclaire encore de longs instants après l'achèvement du dernier accord, sa propre lumière continue à se diffuser infiniment... Elle s'abandonne aux mouvements lyriques de la rêverie. Elle était jeune et vivait avec la conscience de sa jeunesse, ce temps si vite perdu, comme le répètent poèmes et chansons. Elle aurait souhaité pouvoir vivre chaque seconde comme une entité, sans que cette seconde soit liée à la suivante, créant une chaîne menant inexorablement à un avenir incertain. Vivre pleinement sans être sans cesse au dessus du vide, sachant que le dérapage est potentiellement inscrit dans chacun de ses pas. Subitement, elle se voit comme elle a été, emprisonnée dans son enfance. Tout lui revient dans un écho tyrannique et cynique. Toutes les routes ramènent au passé. La réalité s'échappe irrémédiablement, et comme dans tout cauchemar, il est impossible de pleurer... Enfin, le soleil se lève, entrainant une prodigieuse métamorphose du ciel. Un grand inscendie teinté d'étrangeté jaillit de l'enfer et éclabousse les cieux. Son regard se laisse absorber par ce tourbillon de magnifiscence, cet ineffable mystère insaisissable. Espérons que l'Apocalypse soit aussi belle...

"La musique souvent me prend comme une mer

Vers ma pâle étoile

Sous un plafond de brume ou dans un vaste ether"

Baudelaire

Lundi 17 juillet 2006 à 13:35

Poussée par une force onirique, elle s'exile dans son monde en noir et blanc. Les arbres du petit cimetière balancent leur feuillage verdoyant qui virevolte en une danse endiablée. Elle ne se soucie guère de la pluie qu'elle accueille comme une amie, se laissant bercer par le clapotis de l'eau sur les tombes et le bruissement du vent qui balaye son amertume. Autour d'elle, des noms inconnus chantent une douce mélopé qui l'accompagne dans son errance solitaire. Féerie mystique. Ici le temps s'abolit et les siècles se rejoingnent... Il y a en elle une candeur qui sussure du fond de sa chambre secrète, ce lieu interrieur ou l'on vibre parfois, ou l'on se débat et ou l'on s'éfondre lors des moments de désespoir. Comment cela finira t-il?... Elle s'assied à l'abri de la tempête et laisse divaguer son esprit dont elle couche le fruit sur du papier. L'écriture lui est toujours apparue comme une réponse à sa souffrance et à ses mouvements du coeur, parfois semblable à la quête d'une étoile perdue... Elle ne sait pas ou elle va, ni ou va le monde. Cri silencieux. Déchirement de l'âme. Solitude. La vie ne serait-elle que cette errance le long de chemins submergés par de l'eau boueuse, qui recouvrira tout, anéantissant les mémoires? La vie ne serait-elle que l'histoire du fleuve aux eaux anonymes ou se perdent souvenirs et êtres chers?... Tout part, tout s'en va avec l'eau. Tout disparaît, innondé, noyé. Le sentiment profond de la perte et de l'instable l'envahit. En même temps demeure la splendeur du paysage, la beauté secrète et fougeuse de la tempête, qui lui donne la preuve absolue de la perfection. Néanmoins, elle a la certitude que tout est vain, perdu d'avance... Elle se remémore un visage, des instants heureux, images arrachées au désastre de l'oubli. Filtrés par sa mémoire, elle tente de leur redonner une cohérence malgré le chaos inévitable. Car dans la vie, rien n'est définitif, rien n'est cohérent...

Lundi 17 juillet 2006 à 13:01

                                                                                                   

 Dans la pesante athmosphère estivale, ils ont foulé les herbes folles, défié les ronces et bravé les hautes murailles effritées, pour arriver devant une porte en bois dont une planche avait été enfoncée. Ils s'infiltrèrent par l'embrasure et pénétrèrent dans une clairière baignée par la lumière evanescente de l'astre lunaire. Là, dans la pénombre nocturne du parc rayonnait le coeur embrasé d'Alyssa, bientôt recouvert par le lièrre, telle la métaphore d'une illusion prochainement défunte...[Pour Alyssa]

Samedi 15 juillet 2006 à 11:52

Elle est sur le chemin qui mène à l'envers du réel. Elle sait que, comme tout un chacun, elle est condamnée. Tout ce que nous pouvons faire de notre vie n'importe guère car la rédemption est au delà de nos pensées et des nos actes. Nous sommes les pathétiques victimes de la création, emprisonnées dans un monde en perdition... La vie est beaucoup plus complexe et ses dimensions beaucoup plus vastes qu'on ne peut se l'imaginer... Elle se croyait enchaînée à l'enfer de l'uniformité de la routine alors qu'elle connaissait là le paradis. Et elle a goûté l'enfer dès qu'elle a pu jouir de la liberté illimité du paradis... Elle vit dans la transcendance, le regard porté vers le lointain, vers le terme de la vie, et même au delà... Le monde perd peu à peu de sa tranparence et les vapeurs d'une brume métaphysique emplissent son âme. Elle s'oublie dans sa nostalgie, dans ses rêves et sa révolte sourde. Ses paradoxes irraisonés se consumment en métaphores lyriques. Divagations oniriques... Plongée dans une semi-inconscience, elle sent une voix ivoirienne se débattre et s'éléver en elle. Une voix venue la chercher pour l'entrainer vers l'immortalité, vers l'infini du non-être. En proie à d'indomptables mouvements du coeur, elle marque une pause, le temps de laisser se graver en son coeur une cicatrice nostalgique. Puis un feu mystique s'empare de son âme et la transporte vers un voyage embrasé à travers les cieux.

Lundi 10 juillet 2006 à 15:27

Encore cette mélodie qui revient raviver des souvenirs qui rongent. Elle s'impose comme une évidence, magique et maléfique à la fois. Elle pénêtre les tréfonds de son âme, s'infiltre dans les moindres recoins de son être, lacère ses entrailles, laissant s'installer la douleur qui se tord en elle comme un reptile enragé. Vaincue, elle ne peut que s'abandonner. Réminiscence. Flashback. Une série d'images défilent dans sa tête, comme un vieux film décousu. Ce wagon. La nuit. Une obscurité presque chaotique. Et le mal poignant. L'odeur de la mort rampante. Le passé se mêle langoureusement au présent. La chanson émet une plainte douloureuse, une douce mélopeé agonisante, accompagnant le temps qui s'échappe limpidement et inexorablement... Fatigue. Appréhension. Confusion. Il règnait une athmosphère spéciale, un sentiment d'union lasse et fraternelle, comme si les passagers s'enfonçaient tous ensemble dans le néant, dans une sombre aventure dont aucun ne reviendrait... Il n'y a pire torture que la pensée. Plus on pense, plus on souffre. On s'enroule sur soi même, on se blesse... Une fois encore, son esprit chercha à fuir. Elle pensa qu'il devait y avoir quelque chose de pathologique dans ce besoin de toujours chercher une alternative à la réalité... Son coeur se comprima douloureusement. La larme suspendue à sa paupière laissait transparaître son émotion. Un éclat évanescent perçait dans la pénombre et l'éblouissait presque, lui permettant d'imprégner à jamais cet instant en elle, un instant presque irréel ou se mêlait la souffrance et la mélancolie destructrice, un instant hors du temps...

Lundi 10 juillet 2006 à 11:29

Ce soir, ils avaient parlé de leurs passés.Ils s'étaient enfoncés dans le temps et reconstruisaient l'un pour l'autre les étapes qui les avaient fait, démêlant la charge embrouillée de décisions, de faux pas, de tâtonnements et des réponses qui les avaient transformés jusqu'à parvenir à ce moment. Leurs histoires avaient mis en évidence des pans très importants de leurs vies et chacun avait dessiné pour l'autre l'image la plus honnête de lui-même. Mais ils dissimulaient ce qui avait le plus de signification: la trace que d'autres avaient laissée en eux en pénétrant leur vie. Ils ont gardé le silence au moment de mêler les autres à leurs vies. Il est facile de raconter des faits, des dates, des moments phares qui ont changé le cours d'une existence, mais pas les raisons souterraines, les sentiments qui nous ont faits... Nous racontons seulement ce que pourrait raconter tout quiddam qui nous aurait connu, observé et suivi de l'exterrieur. Mais personne ne peut deviner ce qui se passe sous la peau, sous le sourire ou les larmes. Nous serions incapables nous-même de transformer cela en mots compréhensibles...

Vendredi 7 juillet 2006 à 23:40

Ce qui est insoutenable dans la vie, ce n'est pas d' "être, mais d' "être son moi". Grâce à son ordinateur, la création a fait entrer dans ce monde des milliards de moi, et leur vies...

Vivre, il n'y a là aucun plaisir. Vivre, c'est porter de par le monde son moi douloureux. Mais être est bonheur. Etre, c'est métaphoriquement se transformer en fontaine, vasque de pierre dans laquelle l'univers descend comme une pluie tiède...

Etendue dans l'herbe, elle se laissait à rêver que le chant monotone du ruisseau entraînait son moi et sa souffrance avec lui, la laissant ainsi devenir cet être élémentaire qui se manifeste dans la voix du temps qui court et dans la pureté du bleu du ciel...

Lundi 26 juin 2006 à 16:43



"Vous êtes votre propre refuge


Il n'y en a pas d'autre.


Vous ne pouvez pas sauver quelqu'un d'autre


Vous ne pouvez sauver que vous même."


Samedi 24 juin 2006 à 22:49

Besoin de tout brûler et de réécrire. Désir d'oublier et de se créer un nouvel univers. Mais c'est si dur de trouver les mots, de leur donner une signification... Les idées sont confuses...


Appercevoir comme un lieu de prospérité et de paix derrière ce brouillard aveuglant. Besoin de traverser le miroir, de se projeter... Mais ou trouver le sens? Ce sens qui nous échappe... A quoi bon poursuivre? Que veut on dans le fond?


Etre perpétuellement en quête d'une chose inconnue...Se perdre dans le chaos de toutes ces émotions incontrôlables et contradictoires qui nous rongent sempiternellement...


Vaut-il mieux perdre ses illusions, ne plus se voiler la face, souffrir attrocement et vivre dans cette réalité abjecte...ou bien se mentir, se construire son propre monde, loin de tout ce malheur et nager dans un pitoyable bonheur imaginaire?... 


Etre libre de comprendre, chercher la vérité toute sa vie mais ne pas y parvenir...Parfois le silence ou les rêves apportent des réponses, mais là l'énigme demeure insolvable... Tout est si insensé, si incompréhensible et irrationnel...


Se perdre dans un monde ou l'on a pas sa place, rendu invivable par une société corrompue... L'espoir se laisse balayer par la brise et s'éteint...


Regarder défiler en accéléré la course des âmes qui ne font que passer, se fânent a une vitesse essouflante et périssent dans l'oubli...Vertige.Frustration. Désespoir. Rage et Folie... La vie ne tient qu'a un fil, le sang succède aux larmes...tout ceci sans aucun but... 


L'inanité se fait oppressante, l'âme s'accapare et sombre. Laisser s'installer l'envie de pénêtrer cet autre horizon si attirant,celui dont chacun ignore tout...


*En réalité, nous ne savons rien, car la Vérité est au fond de l'abîme*

Jeudi 22 juin 2006 à 17:21


Fondamentalement, nous sommes toujours seuls.


Seuls pour affronter la rencontre avec soi même, avec ses zones d'ombres et de lumières, avec ses limites et ses possibilités...


Seuls pour se confronter à l'imprévisible du futur et au retour du passé, seuls dans la douleur et dans le bonheur...


Triste fatalité qui nous renvoie chaque jour à notre souffrance existentielle...



*Chaque Homme est seul et tous se fichent de tous.

 Et nos douleurs sont une île déserte*

(Albert Cohen)

Jeudi 22 juin 2006 à 16:28


Un ciel profond les entoure. Une étoile filante vient d'illuminer la voute céleste. Complices tous les deux de la magie de leur silence, ils laissent filer le temps avec sérénité.

Parler à cet instant précis eut réclamé une puissance de volonté dont ils se sentaient dépourvus. L'intimité de l'abscence de mots les troublaient plus que tout ce qu'ils auraient pu se dire.

Emportée par une vague de mélancolie evanescente, elle comprend qu'elle est en train de se fabriquer des souvenirs qu'elle portera en elle pendant longtemps. Elle mémorise les images de ces instants de bonheur et se les projettera les soirs de solitude tel un  vieux film dont on ne se lasse jamais. Car l'éclat de quelques heures de bonheur suffit parfois à rendre tolérables les désillusions et les crasses que la vie ne manque pas de nous envoyer.

Il sourit doucement et abandonna son regard dans le sien. Elle le regardait parcourir ses pensées de ses yeux méditatifs, essayant de comprendre le mystère qu'elle est pour elle même. Il la ramenait à ce passé douloureusement perdu. Son regard semblait absorber tous ses manques, toutes ses tristesses.

De leurs deux solitudes émergeait comme un pacte, un pacte aussi éphémère que le temps ou ils resteraient ensembles...

La terrible malédiction s'est abattue sur eux et elle sent que le piège se referme inexorablement. Il lui faut briser les chaînes qui la rattache à cette illusion rassurante et fuir vite, très loin d'ici.




    

Mercredi 21 juin 2006 à 15:34

"Vous êtes les victimes d'un fantasme. Le fantasme de l'éternelle jeunesse colporté par les lobbies de notre société. Laissez les gens vieillir en paix. C'est déjà très long une vie. Les personnes de 80 ans  attendent leur sortie avec sérénité. Elles sont pour la plupart paisibles et sans angoisses. C'est quoi la beauté de la jeunesse? Une peau lisse sans rides? Avoir des mensurations qui répondent à une mode imbécile? J'aime être moi. Je ressemble à ce que je suis vraiment, avec ma démarche, mes expressions et mes défauts. Je n'ai pas du tout envie de ressembler à quelqu'un d'autre. Pour moi la beauté, c'est autre chose... l'intensité d'un regard, l'authenticité d'une silhouette ou d'un visage de vieillard sculpté par la vie. Mais ça évidemment, ça te dépasse complètement bien sûr!"


"Oui je vois! Après moi le déluge! C'est ce genre de raisonnement égoiste et irresponsable qui a rendu notre civilisation aussi moche. Les pollueurs continuent à polluer la planète. La poubelle qu'ils laisseront à leurs enfants ne les concerne pas puisqu'ils auront disparu. C'est ça?"



"Face à l'absurdité d'un monde sans pitié en quête de pouvoir et d'immortalité, la tendresse et la tolérance sont les seules réponses possibles..."

Mercredi 21 juin 2006 à 14:21

Parfois certains souvenirs oubliés resurgissent dans nos rêves...On voudrait fuir, retourner en arrière et tout recommencer...Mais on échappe pas à son passé...On ne peut que refouler ces souvenirs au plus profond de notre âme...Mais un jour ils reviendront inexorablement nous hanter dans l'obscurité...Comme une malédiction pour l'éternité...

Mardi 6 juin 2006 à 11:17

Elle se perd dans ses tourments, seule dans son sanctuaire clos... Les réminiscences douloureuses reviennent la hanter... Abattue par le poids du passé, écoeurée par le monde, déçue par l'ingratitude flamboyante, l'égoisme et la froide indifférence, elle sombre lentement dans sa torpeur...Ses yeux s'innondent...Sentiment d'incompréhension, de profond désespoir et de vide... ce vide qui grandit en elle... le poison de sa peine se propage dans ses veines, conquérissant tout son corps... Ses pupilles se figent en un regard psychotique...son teint devient livide...Le rituel va commencer... elle le sent... déjà le regard réfléchi par le miroir n'est plus le sien, elle ne se reconnait plus... Elle se fait peur... Elle se plonge dans l'obscurité, allume une flamme au milieu des ténèbres...Puis l'odeur de l'alcool envahit la pièce...Elle entre en scène... L'exorcisme commence... La musique macabre qui martèle ses tympans la fait entrer en transe...Possédée elle se meut mécaniquement au rythme du son...Sa danse chaotique semble être une offense à la mort... Celle ci ne tardera probablement pas à la foudroyer de ses représailles...Elle joue avec le feu, pathétique pantin de chair...Elle blasphème son âme et son corps.... Le sang coule.Vertige.Abandon.Délivrance. Les maux se dissipent...Le tourment s'évanouit... Ayant toujours baigné dans un univers de souffrance, aujourd'hui celle-ci est devenue comme une drogue qui donne tout son sens à sa vie... Elle a toujours cherché son mal et ne comprend pas bien la raison... Peut être est-ce parceque le bonheur est encore plus douloureux...?


Vendredi 2 juin 2006 à 20:21

 Ils sont là, derrière la porte, guettant impatiemment leur proie... J'entends leurs râles hargneux et leurs souffles rauques... Ils m'ont senti, leurs griffes crissent contre la paroi... Mon coeur cogne dans ma poitrine, j'ai du mal à respirer, l'air me manque... Tremblante, je me recroqueville en position foetale dans un coin sombre de mon refuge... Mes membres sont figés par la peur... Vais-je trépasser...? Mon âme s'est absentée et mon corps reste sans force... Tout espoir m'a abandonné désormais... Je me prépare à me faire déchirer par leurs crocs féroces... Dans ma tête, j'entends déjà sonner le dernier glas...


Jeudi 1er juin 2006 à 20:16


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"J'étais plutôt déprimé, loin de chez moi. Seul. Et là, tout à coup, je me sentais bien. J'ai voulu faire durer ce moment. Comme dans un film. Vous savez, quand ils passent une musique ou un morceau qui déclenche une certaine émotion en vous. J'aurais pu être dans un bateau qui descendait unr rivière ou dans une montgolfière avec quelqu'un qui jouait de la guitare, alors qu'en fait j'étais dans cette vieille rue sale, et je savais qu'à n'importe quel moment, au moindre incident , je replongerais dans la déprime."

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