Lundi 31 juillet 2006 à 16:40

Lasse d'un monde régit par la superficialité du confort, la corruption décrépie, un monde décadent, stupide de conformisme, ignorant et résigné, qui ternit la blancheur immaculée de ses espoirs, elle a fuit ces lieux, en quête d'idéaux sous un ciel plus pur...

Dimanche 23 juillet 2006 à 11:51

Quatre heure. L'insomnie l'empêche de sombrer dans la plus douce des dimensions. Guidée par la voix de son âme, elle s'avance dans la pénombre et soulève le lourd couvercle noir, le souffle suspendu. Les touches d'ivoire irradient dans la pièce en émettant une faible lumière evanescente, casi-mystique... La Sonate au clair de lune emplit les lieux de sa sombre tonalité mélancolique. Grand miroir de son désespoir... Elle a toujours considéré la musique comme le plus beau et le plus pur des langages, un langage qui, tout comme les autres arts permettent de colmater le vide et le désespoir qui hante le coeur des Hommes. La musique transcende les mots et créé une véritable symbiose entre les éléments. Telle une étoile morte, elle éclaire encore de longs instants après l'achèvement du dernier accord, sa propre lumière continue à se diffuser infiniment... Elle s'abandonne aux mouvements lyriques de la rêverie. Elle était jeune et vivait avec la conscience de sa jeunesse, ce temps si vite perdu, comme le répètent poèmes et chansons. Elle aurait souhaité pouvoir vivre chaque seconde comme une entité, sans que cette seconde soit liée à la suivante, créant une chaîne menant inexorablement à un avenir incertain. Vivre pleinement sans être sans cesse au dessus du vide, sachant que le dérapage est potentiellement inscrit dans chacun de ses pas. Subitement, elle se voit comme elle a été, emprisonnée dans son enfance. Tout lui revient dans un écho tyrannique et cynique. Toutes les routes ramènent au passé. La réalité s'échappe irrémédiablement, et comme dans tout cauchemar, il est impossible de pleurer... Enfin, le soleil se lève, entrainant une prodigieuse métamorphose du ciel. Un grand inscendie teinté d'étrangeté jaillit de l'enfer et éclabousse les cieux. Son regard se laisse absorber par ce tourbillon de magnifiscence, cet ineffable mystère insaisissable. Espérons que l'Apocalypse soit aussi belle...

"La musique souvent me prend comme une mer

Vers ma pâle étoile

Sous un plafond de brume ou dans un vaste ether"

Baudelaire

Lundi 17 juillet 2006 à 13:35

Poussée par une force onirique, elle s'exile dans son monde en noir et blanc. Les arbres du petit cimetière balancent leur feuillage verdoyant qui virevolte en une danse endiablée. Elle ne se soucie guère de la pluie qu'elle accueille comme une amie, se laissant bercer par le clapotis de l'eau sur les tombes et le bruissement du vent qui balaye son amertume. Autour d'elle, des noms inconnus chantent une douce mélopé qui l'accompagne dans son errance solitaire. Féerie mystique. Ici le temps s'abolit et les siècles se rejoingnent... Il y a en elle une candeur qui sussure du fond de sa chambre secrète, ce lieu interrieur ou l'on vibre parfois, ou l'on se débat et ou l'on s'éfondre lors des moments de désespoir. Comment cela finira t-il?... Elle s'assied à l'abri de la tempête et laisse divaguer son esprit dont elle couche le fruit sur du papier. L'écriture lui est toujours apparue comme une réponse à sa souffrance et à ses mouvements du coeur, parfois semblable à la quête d'une étoile perdue... Elle ne sait pas ou elle va, ni ou va le monde. Cri silencieux. Déchirement de l'âme. Solitude. La vie ne serait-elle que cette errance le long de chemins submergés par de l'eau boueuse, qui recouvrira tout, anéantissant les mémoires? La vie ne serait-elle que l'histoire du fleuve aux eaux anonymes ou se perdent souvenirs et êtres chers?... Tout part, tout s'en va avec l'eau. Tout disparaît, innondé, noyé. Le sentiment profond de la perte et de l'instable l'envahit. En même temps demeure la splendeur du paysage, la beauté secrète et fougeuse de la tempête, qui lui donne la preuve absolue de la perfection. Néanmoins, elle a la certitude que tout est vain, perdu d'avance... Elle se remémore un visage, des instants heureux, images arrachées au désastre de l'oubli. Filtrés par sa mémoire, elle tente de leur redonner une cohérence malgré le chaos inévitable. Car dans la vie, rien n'est définitif, rien n'est cohérent...

Lundi 17 juillet 2006 à 13:01

                                                                                                   

 Dans la pesante athmosphère estivale, ils ont foulé les herbes folles, défié les ronces et bravé les hautes murailles effritées, pour arriver devant une porte en bois dont une planche avait été enfoncée. Ils s'infiltrèrent par l'embrasure et pénétrèrent dans une clairière baignée par la lumière evanescente de l'astre lunaire. Là, dans la pénombre nocturne du parc rayonnait le coeur embrasé d'Alyssa, bientôt recouvert par le lièrre, telle la métaphore d'une illusion prochainement défunte...[Pour Alyssa]

Samedi 15 juillet 2006 à 11:52

Elle est sur le chemin qui mène à l'envers du réel. Elle sait que, comme tout un chacun, elle est condamnée. Tout ce que nous pouvons faire de notre vie n'importe guère car la rédemption est au delà de nos pensées et des nos actes. Nous sommes les pathétiques victimes de la création, emprisonnées dans un monde en perdition... La vie est beaucoup plus complexe et ses dimensions beaucoup plus vastes qu'on ne peut se l'imaginer... Elle se croyait enchaînée à l'enfer de l'uniformité de la routine alors qu'elle connaissait là le paradis. Et elle a goûté l'enfer dès qu'elle a pu jouir de la liberté illimité du paradis... Elle vit dans la transcendance, le regard porté vers le lointain, vers le terme de la vie, et même au delà... Le monde perd peu à peu de sa tranparence et les vapeurs d'une brume métaphysique emplissent son âme. Elle s'oublie dans sa nostalgie, dans ses rêves et sa révolte sourde. Ses paradoxes irraisonés se consumment en métaphores lyriques. Divagations oniriques... Plongée dans une semi-inconscience, elle sent une voix ivoirienne se débattre et s'éléver en elle. Une voix venue la chercher pour l'entrainer vers l'immortalité, vers l'infini du non-être. En proie à d'indomptables mouvements du coeur, elle marque une pause, le temps de laisser se graver en son coeur une cicatrice nostalgique. Puis un feu mystique s'empare de son âme et la transporte vers un voyage embrasé à travers les cieux.

Lundi 10 juillet 2006 à 15:27

Encore cette mélodie qui revient raviver des souvenirs qui rongent. Elle s'impose comme une évidence, magique et maléfique à la fois. Elle pénêtre les tréfonds de son âme, s'infiltre dans les moindres recoins de son être, lacère ses entrailles, laissant s'installer la douleur qui se tord en elle comme un reptile enragé. Vaincue, elle ne peut que s'abandonner. Réminiscence. Flashback. Une série d'images défilent dans sa tête, comme un vieux film décousu. Ce wagon. La nuit. Une obscurité presque chaotique. Et le mal poignant. L'odeur de la mort rampante. Le passé se mêle langoureusement au présent. La chanson émet une plainte douloureuse, une douce mélopeé agonisante, accompagnant le temps qui s'échappe limpidement et inexorablement... Fatigue. Appréhension. Confusion. Il règnait une athmosphère spéciale, un sentiment d'union lasse et fraternelle, comme si les passagers s'enfonçaient tous ensemble dans le néant, dans une sombre aventure dont aucun ne reviendrait... Il n'y a pire torture que la pensée. Plus on pense, plus on souffre. On s'enroule sur soi même, on se blesse... Une fois encore, son esprit chercha à fuir. Elle pensa qu'il devait y avoir quelque chose de pathologique dans ce besoin de toujours chercher une alternative à la réalité... Son coeur se comprima douloureusement. La larme suspendue à sa paupière laissait transparaître son émotion. Un éclat évanescent perçait dans la pénombre et l'éblouissait presque, lui permettant d'imprégner à jamais cet instant en elle, un instant presque irréel ou se mêlait la souffrance et la mélancolie destructrice, un instant hors du temps...

Lundi 10 juillet 2006 à 11:29

Ce soir, ils avaient parlé de leurs passés.Ils s'étaient enfoncés dans le temps et reconstruisaient l'un pour l'autre les étapes qui les avaient fait, démêlant la charge embrouillée de décisions, de faux pas, de tâtonnements et des réponses qui les avaient transformés jusqu'à parvenir à ce moment. Leurs histoires avaient mis en évidence des pans très importants de leurs vies et chacun avait dessiné pour l'autre l'image la plus honnête de lui-même. Mais ils dissimulaient ce qui avait le plus de signification: la trace que d'autres avaient laissée en eux en pénétrant leur vie. Ils ont gardé le silence au moment de mêler les autres à leurs vies. Il est facile de raconter des faits, des dates, des moments phares qui ont changé le cours d'une existence, mais pas les raisons souterraines, les sentiments qui nous ont faits... Nous racontons seulement ce que pourrait raconter tout quiddam qui nous aurait connu, observé et suivi de l'exterrieur. Mais personne ne peut deviner ce qui se passe sous la peau, sous le sourire ou les larmes. Nous serions incapables nous-même de transformer cela en mots compréhensibles...

Vendredi 7 juillet 2006 à 23:40

Ce qui est insoutenable dans la vie, ce n'est pas d' "être, mais d' "être son moi". Grâce à son ordinateur, la création a fait entrer dans ce monde des milliards de moi, et leur vies...

Vivre, il n'y a là aucun plaisir. Vivre, c'est porter de par le monde son moi douloureux. Mais être est bonheur. Etre, c'est métaphoriquement se transformer en fontaine, vasque de pierre dans laquelle l'univers descend comme une pluie tiède...

Etendue dans l'herbe, elle se laissait à rêver que le chant monotone du ruisseau entraînait son moi et sa souffrance avec lui, la laissant ainsi devenir cet être élémentaire qui se manifeste dans la voix du temps qui court et dans la pureté du bleu du ciel...

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