La vie s'écoule dans un onirisme fallacieux. Des effusions dans les teints du pastel. Plus rien ne pèse, le corps se meut sans douleur. Il est vapeur d'eau, perle de rosée qui se dépose au hasard et s'efface lentement dans le repos de la blanche et évanescente athmosphère matinale. Les masques sont tombés. L'état d'esprit de l'instant se voulait un moyen de connaissance du monde, saisi dans son tourbillon, ses contradictions, ses musiques ineffables, monde eminemment sensible qui exige qu'on l'aborde vide et la volonté neutre, monde inconstant et incertain qui se dérobe sans cesse et se reconstruit sous la plume des rêveurs...Métamorphoses. Les sourires sont sincères et désintéréssés. L'animosité s'est dissipée. Les mots s'échappent et s'envolent avec légèreté. La perversion s'est éloignée et laisse place à la beauté de l'innocence, semblable à la magnifiscence d'un paysage dénué d'hommes. Juste la mélopée du vent, le murmure des arbres et les promesses de l'Aube, Dame élégante dans ses drapperies pourpres et orangées. Seule la conscience d'être au monde est présente, les maux ont été refoulés dans les profondeurs abyssales de l'inconscient. Une émouvante manoeuvre d'exorcisme dans le contact de la pureté et de l'expression du sentiment. Une union simple et évidente avec les seuls éléments qui importent vraiment.Avec peut-être la seule vérité.Une fusion avec l'indistinct et le sublime.Corps et âme.Une communion avec l'Inconnu que depuis toujours l'esprit pleure et réclame.Le mysticisme en équilibre comme l'extase.

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